Fathers sucks || Ft. Avalon

" Prends note." Je marche dans mon salon tout parlant tout haut. Folle? Non, je ne le suis pas. Demandez à mon père, il aurait souhaiter que ma mère le soit et que je le sois également pour nous enfermer à double tour dans un endroit sordide. Non, je ne suis pas folle. Je demande simplement à ce que ma plume écrive sur mon calepin tout ce que je lui raconte. C'est tout de même bien pratique ce truc: la plume à papote. Tu parles, elle écrit et tu as les mains libres de faire autre chose.

C'est d'ailleurs ce que je fais. Je mets de la musique puis je me dirige vers la table de mon séjour où une multitude de papiers y sont posés en ce qui pourrait s'apparenter à du bordel sans nom. Mais je peux vous assurer que ce n'est pas le cas. Tout ce bordel est une organisation minutieuse de mon travail. Et tandis que je fouille dans toute cette paperasserie, ma plume virevolte autour de moi accompagnée de son calepin et sa plume gratte son papier. " Non. Barre ça." J'hoche la tête et repose un papier. Je m'étire et fini par bouger un peu les hanches sur le rythme de la musique avant d'arrêter et de fixer ma table.

" Ça craint.. J'ai rien de bien concret pour ça." Je grimace en fixant ma plume qui cesse d'écrire. Je lui fais une grimace avant de renverser ma tête en arrière pour fixer mon plafond tout en cherchant une idée lumineuse ou tout simplement l'inspiration pour.. faire mon article. J'allais faire une pause "bien méritée" quand on frappe frénétiquement à ma porte. Je soupire et espère que ça ne soit pas mon voisin un brin bizarre qui m'ait vu bouger sur ma musique et qui aurait interpréter ça comme une invitation à venir danser chez moi. J'inspire profondément et, tout en ouvrant la porte de mon appartement, j'affiche mon plus beau sourire de garce -celui qui me va si bien et qu'on ne sait pas s'il est sincère ou si je me fous royalement de ta pomme. " Hello, Steve. Ecoute, je suis désolée pour la musique mais.. Hé.. Ave' ?" A ma grande surprise (et soulagement, je l'avoue) c'est pas un grand bonhomme bedonnant qui me fait face mais une brunette aux yeux clairs que je connais que trop bien. Je plisse un peu les yeux en voyant son air à la fois énervée et.. blessée? Je me bouge de l'entrée pour qu'elle puisse entrer. " Inutile de demander comme tu vas.. Qu'est-ce qui se passe? " Je la regarde entrer et ferme la porte derrière elle.

Je ferme la porte derrière ma cousine. Je la regarde aller vers mon canapé et s'y laisser tomber. C'est vrai qu'il est cool mon canapé. C'est un vieux Chesterfield qui a déjà vécu et c'est justement pour ça qu'il est si moelleux et qu'on s'y sent si bien. Parfois, je dors mieux dans mon canapé que dans mon lit. Bref. Je m'approche tout en écoutant. Ah.. Les parents. C'est un sujet récurent et .. c'est épuisant. Je ne peux que comprendre.. Enfin, en partie. " Je vois.. " Je souris légèrement et pose mes fesses près de celles d'Avalon.

Je tourne la tête vers elle. " Je ne suis pas spécialement la mieux placée pour dire ça mais.. Pourquoi est-ce que tu continues à le voir? Même moi je ne vais plus le voir. Déjà que je ne vois plus mon cinglé de père... " J'hoche la tête. Depuis les exorcismes, j'ai fait une croix sur mon paternel. Ou du moins, à avoir une relation "père-fille" avec lui. Je pense que si je dois reprendre contact avec lui, ça serait pour ma mère. Et encore.. Elle n'a jamais rien fait donc bon.. " On a une famille de merde, Ave'.. On est pas nées dans le bon endroit ni dans la bonne famille. "

Quoi? C'est vrai, non? Nos paternels sont des connards fini.. Quant à nos mères.. Bah.. La mienne est une lâche soumise aveuglée par l'amour qu'elle porte à son mari. Mes parents m'ont lâchement abandonné en France en pensant que j'y serais perdue. Manque de bol, ça m'a forgé mon caractère. Cela se revaudra, papa, maman. Ne vous inquiétez pas. Je me redresse et la fixe. " Tu veux un verre? Moi, j'en veux un. " Je souris à nouveau.

" Ecoute, chérie. Tu aimes voler sur ton balais à ce sport que je ne comprends pas? Vole sur ton balais et fais ce sport. C'est ta vie, pas celle de ton père. Dis-lui merde. Tu n'as pas besoin de son accord pour vivre de ta passion. Puis, tu gagneras plus que lui. Ça lui foutra les boules. " Je souris de plus belle. Ouais bon, je suis un peu en mode vendetta contre ma famille, et alors? Ils le méritent bien, non? J'attrape un verre puis une bouteille.